Tonga Mboka...
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Les Congolais de la diaspora sont de plus en plus nombreux à investir dans leur pays d’origine. Pour eux, c’est un devoir de contribuer au développement de la République Démocratique du Congo. Pourquoi ? Ils répondent pour la plupart : « parce que j’aime mon pays.» L’amour du pays résonne dans les cœurs.Certains qui au tout départ avaient seulement prévu de créer un projet, finissent par s’y installer définitivement. Et reviennent faire du shopping en Europe. 

Natacha Patou, fait partie de ses amoureux du Congo. Déterminés à investir au pays, la jeune femme de 31 ans, mariée, mère de trois enfants a décidé d’ouvrir son restaurant « Espace Roissy Charles de Gaulle » à Bandal, commune du nord-ouest de Kinshasa communément appelé « Bandal c’est Paris. » Très ambitieuse, Natacha a voulu ouvrir un plus grand restaurant, et elle a déménagé sur la place Victoire. Aide-soignante de formation, elle s’est lancée dans la restauration en 2013.

Entretien avec Natacha Patou

Pourquoi as-tu décidé d’ouvrir un restaurant ?

Je suis une passionnée de cuisine. J’ai toujours aimé cuisiner des plats. C’est ainsi que ma famille m’a encouragé à ouvrir un restaurant en France. Mais la procédure, les taxes m’ont très vite découragé. En plus, cela paraissait compliqué de trouver un local près de mon domicile.

J’aurais pu ouvrir un magasin de vêtement, mais ce n’est pas pareil. L’être humain a sans cesse besoin de consommer de la nourriture. On mange tous les jours mais on ne s’achète pas forcément des vêtements tous les jours. Acheter des vêtements peut être remis à deux ou trois jours plus tard, mais manger c’est immédiat et c’est au quotidien. Voilà pourquoi j’ai ouvert « Espace Roissy Charles de Gaulle »,  le nom du restaurant, en référence à la France.

Pourquoi investir au Congo ?

Par amour pour mon pays, mais cela n’a pas toujours été le cas. Née au Congo, je suis arrivée en France à l’âge de six ans. Puis je suis repartie au Congo à 24 ans, en vacances pour la première fois en 2008. Je n’ai pas directement apprécié le pays, l’environnement, la vie. Tous me paraissaient très différents de la France. J’ai mis près d’une semaine pour m’adapter. Mes parents m’ont donc fait visiter plusieurs lieux afin de me permettre une vision globale du pays. Et depuis 2009, c’est le coup de cœur, j’y retourne deux ou trois fois par an. J’ai même eu l’idée d’y habiter.

J’ai voulu investir au Congo car j’aime mon pays et mon but est de créer de l’emploi. Etant donné le taux de chômage de la jeunesse malgré leur diplôme, trouver du travail reste très compliqué. D’où l’intérêt de créer. Pour ma part, avoir une entreprise au Congo reste le meilleur projet. Et c’est dans l’air du temps. D’ailleurs, au Congo, quand tu as des économies, monter son entreprise ce n’est pas difficile. Tu peux trouver un local à partir de 200 dollars et tu règles 6 mois de caution. Il n’y pas de taxes.


Comment s’organise ton restaurant « Espace Roissy-Charles de Gaulle » ?

Cinq salariés âgés de 20 à 25 ans travaillent dans le restaurant. Je propose de la nourriture locale mais aussi des spécialités européennes (lasagnes, pâtes à la carbonara, pizza…) et ce pour tous les tarifs. Aider, c’est mon objectif. En effet, les portes du restaurant sont ouvertes à tous. Même au client ne possédant que 500 francs, il pourra au moins s’acheter une boisson. J’ai acheté une crêpière et  un gaufrier pour les desserts. La nourriture locale est aussi servie mais le but est d’apporter une certaine diversité culinaire.

Quels ont été les obstacles rencontrés ?

Trouver des personnes de confiance pour commencer l’affaire. On pense souvent à débuter avec la famille mais ce ne sont pas toujours les personnes les plus fiables et finalement au lieu d’avancer, le projet stagne faute d’entrée de bénéfices. Vaut mieux s’entourer des gens de l’extérieur. Pour bien gérer le restaurant, je compte faire chaque mois des allers-retours entre la France et Kinshasa. La présence de la gérante sur place crée une certaine crainte.

Quels conseils peux-tu donner à tous ceux qui envisagent d’investir en République Démocratique du Congo ?

L’important c’est d’être sérieux et d’établir une stratégie bien définie. Il faut également que le domaine choisi soit maîtrisé afin d’être à l’aise dans son travail. Et bien entendu, sur le plan économique, il faut avoir des fonds. En ce qui me concerne, j’ai choisi l’alimentation parce que c’est un secteur productif. Je perçois 100 % des bénéfices et j’espère maintenant remplir des conteneurs pour importer des boissons de France à Kinshasa. Toujours dans le but de diversifier « Espace Roissy Charles de Gaulle. » Rendez-vous après le déménagement du restaurant place Victoire.

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