Tonga Mboka...

Le 23 novembre dernier, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a inauguré officiellement le nouveau musée national de la RDC. Moderne, spacieux, en plein cœur de Kinshasa, les visiteurs pourront découvrir ou redécouvrir le patrimoine culturel congolais dans le meilleur cadre qui soit.

Le patrimoine, c’est quoi ? à quoi ça sert ?

Les biens culturels constituant le patrimoine d’une nation renvoie à la source, aux origines, à l’histoire commune d’un peuple. Pour un pays c’est donc un vecteur de cohésion sociale important, un moyen de dire que nous avons plus de points communs que de différences, aux vues de notre histoire commune. Les musées sont les lieux de prédilection pour exposer, conserver ces biens ayant une importance artistique et/ou historique et les transmettre aux futures générations en tant que biens communs.

Le fruit d’une longue série de péripéties pour créer ce musée transgénérationnel

Dans l’idée justement de créer cette fierté congolaise malgré ces diverses ethnies, les présidents de la RDC, de Mobutu à Joseph Kabila, ont désiré la création d’un musée de dimension « internationale » pour promouvoir le génie créatif et historique congolais sur son propre sol. Ce musée espéré devait surtout être capable de rivaliser avec l’ancien musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren devenu l’Africamuseum à Bruxelles. 

Avec l’aide de la Belgique, l’Institut Des Musées Nationaux du Congo dit « IMNC » est fondé dans les années 70 sur les hauteurs du mont Ngaliema, à Kinshasa provisoirement car c’est un espace réduit. Un nouveau bâtiment devait par la suite être construit. Ce projet est suspendu. Les diverses crises successives du pays continueront à retarder la construction de celui-ci. Dans ce lapse de temps, les conditions de conservation de nombreuses œuvres congolaises se détériorent, au point que la plupart d’entre elles, finissaient dans un hangar à Kinshasa ou étaient perdues pour le grand public de la RDC.

Au bout de la patience, il y a le ciel (Proverbe africain)

C’est Joseph Kabila qui arrivera à obtenir de la part des sud-coréens dans un accord de coopération, la conception d’un édifice muséal de pointe avec des rappels de la royauté Kuba, au niveau architectural. Nommé « Le nouveau Musée national de République démocratique du Congo » dit « MNRDC », c’est 400 œuvres incontournables provenant du « IMNC » à admirer dans un espace spécialement conçu pour elles.

 

 

Quelle pièce peut-on y trouver ?

La collection est composée de statuettes et des masques en bois ou métal réparties dans trois salles : « La première salle, c’est la salle des instruments de musique et de communication. La deuxième salle parle de l’homme face au défi de l’existence pour que les Congolais puissent se réapproprier leur propre culture » selon le directeur du musée, Henry Bondjoko. 

Il y a aussi une bibliothèque, une salle de conférence et un espace multimédia ouverts pour les visiteurs.

C’est donc un lieu d’échange culturel et de partage incontournable de la capitale kinoise.

Boom du marché de l’art africain, valorisation et restitution d’œuvres

La demande pour les œuvres africaines traditionnelles ou modernes devient de plus en plus forte. Pourtant, les ventes d’œuvres d’art africain se limitent surtout à l’Occident. En effet, seulement 0.1% des transactions en matière d’art africain se font sur le continent africain. Pour changer ce paradigme et dans un contexte croissant de restitution des œuvres africaines dispersées dans le monde, les Etats africains commencent à se doter d’infrastructures permettant de conserver au mieux son patrimoine sur son sol et mettre un terme au pillage culturel. 

Le « MNRDC » s’inscrit dans cette logique croissante de valorisation des œuvres africaines sur son continent et pour les africains. Pour l’instant, la restitution d’œuvre disséminées à l’étranger n’est pas d’actualité. Mais c’est un bon début qui permettra aux habitants et visiteurs de passage à Kinshasa de mieux comprendre les racines, l’identité, la diversité de la RDC. Chacun pourra s’enrichir, s’approprier ce bien commun et s’en inspirer.

Anne-Sophie GNABA

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