Tonga Mboka...

L’UNESCO a ajouté la rumba congolaise à sa liste du patrimoine culturel immatériel, suscitant la joie de la République démocratique du Congo et du Congo-Brazzaville.

En octobre 1974, le boxeur américain Muhammad Ali, sur le point de battre George Foreman lors du très médiatisé “Rumble in the Jungle” à Kinshasa, jouait des tambours congolais et faisait chanter la population locale “Ali Boma ye” (Ali, tue-le !), se gravant ainsi dans le folklore et la culture populaire du pays.

Le son de l’époque était la rumba congolaise et, plus de 45 ans plus tard, l’histoire d’Ali conquérant le cœur de l’Afrique est toujours racontée à travers le même genre de musique et d’autres formes d’art.

Le 14 décembre dernier, le sommet des Nations unies sur la culture a approuvé la demande conjointe des deux pays d’ajouter la rumba à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, où elle rejoint la rumba cubaine, la musique polyphonique pygmée de la République centrafricaine et les tambours du Burundi.

Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a déclaré qu’il accueillait la nouvelle “avec joie et bonheur”, alors que les citoyens des deux nations célébraient l’événement sur les médias sociaux.

Le porte-parole du gouvernement de la RDC, Patrick Muyaya a également tweeté pour l’occasion.

De Nkumba …..

Selon les historiens, les origines de la rumba remontent à l’ancien royaume d’Afrique centrale de Kongo, où les gens pratiquaient une danse appelée “Nkumba”.

Le mot signifie “nombril”, car les performances impliquaient un homme et une femme qui dansaient avec leur nombril opposé à celui de l’autre personne.

Avec la traite négrière, les Africains et notamment les Congolais ont fait voyager leur art, donnant ainsi naissance au jazz en Amérique du Nord et à la rumba en Amérique du Sud.

à la la rumba

La rumba retourne aux Congos fin dans les années 50 et se modernise avec l’African Jazz de Joseph Kabassélé qui introduit la guitare électrique et la trompette dans ce nouveau style.

Dans les années 1960, le Congo Kinshasa devient la capitale africaine de la musique, avec le regretté François “Franco” Luambo Makiadi qui a atteint un statut légendaire.

Selon André Yoka Lye, directeur à l’Institut national des arts de la RDC, la rumba a été marquée par l’histoire politique des deux Congos avant et après l’indépendance et est “présente dans tous les domaines de la vie nationale”.

L’Unesco a déclaré que la rumba congolaise était transmise de génération en génération par l’enseignement formel et les interactions sociales. En tant que carrière de la langue et de la culture du peuple, la rumba “est considérée comme une partie essentielle et représentative de l’identité du peuple congolais et de sa diaspora. Elle est perçue comme un moyen de véhiculer les valeurs sociales et culturelles de la région et de promouvoir la cohésion et la solidarité intergénérationnelles et sociales”.

Les habitants des deux pays affirment que la danse Rumba est vivante et espèrent que son ajout à la liste de l’UNESCO lui donnera une plus grande renommée, même parmi les Congolais.

Johanna BUKASA-MFUNI

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